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377. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Mm. Jules et Edmond de Goncourt. » pp. 189-201

Comparez Charles Demailly, le nerveux et pâle héros du roman, qui épouse une actrice après un amour à la fenêtre et pour faire des poses de tableautin dans sa chambre à coucher, et puis qui, s’apercevant après son mariage qu’une actrice n’est jamais une femme, mais des bouts de rôle cousus à des grimaces, devient fou de la découverte ; comparez-le à l’ambitieux et superbe Lucien de Rubempré, qui fait presque sauter les carreaux de la Conciergerie en s’y pendant, confessé par Vautrin, le faux prêtre, qui se convertit du vol à l’espionnage sous le coup de la plus monstrueuse des douleurs. […] Oui, vous trouverez que, dans Les Hommes de Lettres, rien n’est imitation positive, mais que tout y est réminiscence fatale, jusqu’à la folie idiote du héros, qui vous rappellera, mais en les faisant grimacer, ces grands fous, ces Titans dégradés de Balzac, le colonel Chabert avec son mouvement de canne au-dessus de sa tête chauve et vide, et le terrible Ferragus regardant « jouer au cochonnet. » III Et il n’y a rien de plus dans le roman de MM. de Goncourt que ce que je viens d’indiquer.

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