Dans l’exquise préface qu’il a mise à sa pièce, Racine rapproche son héroïne de Didon et voit de la ressemblance entre elles, sauf le poignard et le bûcher. […] Au fond il n’a jamais hésité, pas plus qu’un héros n’hésite en toute question de délicatesse suprême et d’honneur. […] Les difficultés du rôle étaient réelles : Bérénice est un personnage tendre ; le plus racinien possible, le plus opposé aux héroïnes et aux adorables furies de Corneille ; c’est une élégie ; Mademoiselle Gaussin y avait surtout triomphé à l’aide d’une mélodie perpétuelle et de cette musique ; de ces larmes dans la voix, dont l’expression a d’abord été trouvée pour elle par La Harpe lui-même.