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1002. (1895) Nouveaux essais sur la littérature contemporaine

Et il ajoute : « Mais tandis que Bulwer avait compris que, pour rendre vraisemblable la transformation si soudaine et l’interversion si complète du rang social de son héros, il fallait placer la scène dans un pays où toutes les situations venaient d’être bouleversées » — c’est-à-dire dans la France du Directoire — Hugo, lui, « a transporté son action dans le pays, à l’époque les moins appropriés, les plus contraires même au développement de son sujet, au caractère de son héros. » Que ne dit-il en propres termes qu’Hugo, l’ayant pillé d’abord, a ensuite gâté le drame de Bulwer ? […] Débarrassés de ce que la vulgarité de la vie étroite mêle à la passion, si l’on peut ainsi dire, de néant qui la ravale, les héros des romans de Feuillet, ne vivant que de leur passion et que pour leur passion, comme ceux de Racine, deviennent ainsi l’incarnation même de ce qu’ils représentent. […] Quand on aura donc plus ou moins spirituellement plaisanté quelques héros douteux ou quelques cérémonies ridicules, — et, en vérité, ce genre de plaisanterie, qui n’a rien aujourd’hui de bien neuf, n’a rien non plus de bien difficile ! […] De tous les héros de l’épopée d’Homère Hugo n’a jamais aimé que Thersite, l’Ursus ou le Quasimodo de la guerre de Troie ; et du théâtre grec je doute qu’il ait compris autre chose que les basses plaisanteries des Grenouilles ! […] Le réel est plus vaste, il est aussi plus varié que l’épopée des Rougon-Macquart, et une femme peut être « vraie », sans ressembler nécessairement aux héroïnes de M. 

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