second article Nous avons donc, nous croyons toujours avoir un Homère, non pas un fantôme né de l’illusion et du mirage des temps, mais une personne véritable, un grand poëte qui a vécu quelques générations après la guerre de Troie, et qui en a rassemblé tous les échos. […] Les héros de la guerre de Troie, Agamemnon, Hector, Achille, auraient eu beau combattre, s’illustrer et mourir, s’ils n’avaient pas eu d’Homère : et, comme l’a dit Horace, beaucoup d’autres non moins dignes de renom sont à jamais ensevelis dans l’ombre ; ils ne feront jamais verser de nobles larmes, parce qu’ils n’ont pas eu leur chantre sacré : Carent quia vate sacro. […] Lorsqu’on lit l’Iliade, on sent à chaque instant qu’Homère a fait la guerre, et n’a pas, comme le disent les commentateurs, passé sa vie dans les écoles de Chio ; quand on lit l’Énéide, on sent que…, etc., etc. » Je supprime le reste comme par trop irrévérencieux. […] C’est un aspect essentiel que la critique, en parlant d’eux, doit s’attacher à éclairer ; et je rappellerai, puisque je les rencontre, ces paroles magnanimes en même temps que naïves de Sarpédon à Glaucus, au moment de l’assaut du camp : « O ami, si nous devions, échappés une fois aux périls de cette guerre, vivre à toujours exempts de vieillesse et immortels, ni moi-même sans doute tu ne me verrais combattre au premier rang, ni je ne t’appellerais à prendre ta part en cette lutte pleine d’honneur ; mais maintenant, puisqu’il est mille formes imminentes de trépas, qu’il n’appartient aux mortels ni de fuir ni d’éluder, allons, et risquons ou de perdre le triomphe, ou de l’obtenir !