Tous trois d’ailleurs périrent dans les guerres civiles : mais Vespasien, dont on fit un dieu, et qui, par dix ans de sagesse, répara les cinquante-six ans de tyrannie qui avaient précédé son règne, dut être sûrement honoré d’un éloge funèbre, et le mérita. […] L’orateur était Septime Sévère, qui avait cultivé la philosophie et les lettres, homme d’état, homme de guerre, aussi actif que César, aussi implacable dans ses vengeances que Sylla, enfin l’un de ces hommes qui, nés pour le malheur et la gloire de leur pays, ont été tout à la fois grands et cruels. […] Quoique guerrier il fut humain, et sur le trône du monde il fut modeste ; malgré ses vertus, il fut assassiné ; Sévère ne prononça son éloge qu’après avoir terminé les guerres civiles qui le mirent sur le trône.