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181. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Discours préliminaire, au lecteur citoyen. » pp. 55-106

Voilà d’abord les Magistrats réformés : les Gens de guerre vont commencer par essuyer des anathêmes, avant d’être licenciés. L’Homme de guerre méconnoît les rapports qui lient aux autres hommes ; il plongera, si l’on veut, l’épée dans le sein du Citoyen, de son frere, de son ami ; en un mot, l’Homme de guerre, de même que le Dévot fanatique, ne se croit pas fait pour penser. […] Jusqu’à présent on avoit regardé la guerre comme un mal souvent nécessaire ; jusqu’à présent les belles Ames avoient été touchées de cette maxime célébrée chez tous les Peuples policés : Il est beau de mourir pour la Patrie. […] On pourroit dire cependant au Philosophe, qu’autant les gens sages sont prêts à condamner les guerres d’ambition, autant il est nécessaire de soutenir quelquefois des guerres justes, soit pour la défense de l’Etat, soit pour le maintien de sa gloire. […] Sans doute que, si on déclaroit la guerre à ce grand Kan, il ne manqueroit pas de dire qu’il est le plus grand de tous les Princes attaqués, qu’il croiroit que tout le monde s’entretiendroit de ses combats, tandis qu’il n’y auroit que quelques hordes qui en seroient informées.

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