Sur l’École française d’Athènes On a récemment parlé d’un projet qui honorerait à la fois le Gouvernement français et le Gouvernement grec : il s’agirait d’établir un lien régulier entre l’Université de France et la patrie renaissante des Hellènes, de mettre en rapport l’étude du grec en France avec cette étude refleurie au sein même de la Grèce, d’instituer en un mot une sorte de concordat littéraire entre notre pays latin et la terre d’Athènes. […] Les Grecs modernes y ont bien été de leur faute pour quelque chose. […] Les érudits d’autre part, ceux qui l’étaient devenus uniquement par le labeur et par les livres, ont rendu aux Grecs modernes et à leurs prétentions exclusives la monnaie de leur dédain, et le désaccord s’est maintenu. […] La prononciation du grec telle qu’elle était en vigueur dans l’ancienne Université, et qu’elle l’est encore dans la nôtre, paraissait aux Grecs modernes tout à fait barbare ; le fait est qu’elle peut être commode pour les dictées de versions grecques que les professeurs font aux écoliers, mais elle ne saurait se donner raisonnablement pour l’écho fidèle de la plus harmonieuse des langues. […] Pour bien savoir et bien sentir dans ses moindres nuances, pour bien articuler dans ses accents le grec ancien, il n’est rien de tel encore que d’être Grec moderne.