Je demande grâce pour nos vieux maîtres, pour nos inimitables devanciers ; mais grâce aussi pour le progrès, pour la liberté de l’intelligence ; grâce pour ses créations, pour ses découvertes, pour ses conquêtes ! Aujourd’hui que M. de Châteaubriand n’a plus de puissance que celle de sa renommée littéraire, qu’il n’a plus d’ennemis ni de flatteurs, qui s’avise de contester l’immense gloire qu’il s’est acquise, non moins pour avoir sauvé la vieille langue française du naufrage de toutes les traditions, que pour lui avoir imprimé le sceau d’une grâce nouvelle et d’une jeunesse inespérée ! […] De simple gentilhomme de campagne devenu chef de bandes, de général roi par la grâce de 20 000 bandits intrépides et pillards, il est parvenu à soumettre à son joug toute la confédération des princes sykes, jadis ses égaux, et une partie considérable de l’ancien royaume de Caboul. […] Il y avait à parier que Saint-Julien, qui voyageait à la grâce de Dieu, ferait très mauvaise chère ce soir-là. […] J’ai hâte de le dire, la princesse ne fait que de l’économie politique avec Saint-Julien ; mais elle est si jeune, elle est si belle, elle a tant d’esprit et de bonté, tant d’amabilité et tant de grâce !