L’héritage de Froissart poète a passé sans renouvellement à maître Alain Chartier, à Charles d’Orléans, lequel a du moins des grâces. […] Le fer qui les tua leur donna cette grâce, Que si de faire bien ils n’eurent pas l’espace, Ils n’eurent pas le temps de faire mal aussi. […] C’est une vie d’un moment qu’ont de tels discours, même lorsqu’ils réussissent, une vie bien éphémère ; le lendemain, imprimés, on n’y retrouve plus, bien souvent, les grâces ou les malices de la veille. […] Je ne ferai pas grâce du texte le plus célèbre ; mais je le réduirai à sa valeur : « Vous vous souvenez, a dit Balzac, par la bouche, il est vrai, de son Socrate chrétien, vous vous souvenez du vieux pédagogue de la Cour qu’on appelait autrefois le tyran des mots et des syllabes, et qui s’appelait lui-même, lorsqu’il était en belle humeur, le grammairien en lunettes et en cheveux gris. […] Quelle absurdité serait-ce qu’aux jugements que font les Cours souveraines de nos biens et de nos vies les avis fussent libres, et qu’ils ne le fussent pas en des ouvrages dont toute la recommandation est de s’exprimer avec quelque grâce, et tout le fruit de satisfaire à la curiosité de ceux qui n’ont rien de meilleur à s’entretenir ?