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2284. (1898) La cité antique

Le père l’invoquait pour ses enfants et lui demandait « de leur donner la santé et une abondance de biens60. » Dans l’infortune l’homme s’en prenait à son foyer et lui adressait des reproches ; dans le bonheur il lui rendait grâces. […] Grâce à la religion domestique, la famille était un petit corps organisé, une petite société qui avait son chef et son gouvernement. […] Chaque famille s’était fait ses dieux, et chacune les gardait pour soi, comme des protecteurs dont elle ne voulait pas partager les bonnes grâces avec des étrangers. […] Les Romains employaient pour cela une certaine formule qu’ils avaient dans leurs rituels, et que Macrobe nous a conservée : « Toi, ô très grand, qui as sous ta protection cette cité, je te prie, je t’adore, je te demande en grâce d’abandonner cette ville et ce peuple, de quitter ces temples, ces lieux sacrés, et, t’étant éloigné d’eux, de venir à Rome chez moi et les miens.

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