et cette digne et fière et vaillante misère et non sans grâce ! […] Bien qu’il soit très soucieux du rythme et qu’il ait réussi à merveille de rares et précieux essais, on ne peut considérer en Cros un virtuose en versification, mais sa langue très ferme, qui dit haut et loin ce qu’elle veut dire, la sobriété de son verbe et de son discours, le choix toujours rare d’épithètes jamais oiseuses, des rimes excellentes dans l’excès odieux, constituent en lui un versificateur irréprochable qui laisse au thème toute sa grâce ingénue et perverse. […] Mais c’était un poète et comme je ne suis pas un moraliste et qu’on m’accorde d’être un poète (sévère néanmoins par accès pour lui-même et tendrement attentif envers les autres qui me paraissent susceptible de ma sollicitude), je veux parler du poète français, exquisement français, exclusivement français, qu’il fut dans sa grâce première et sa si ingénue perversité, parler d’un poète, c’est surtout le citer. […] Le chef-d’œuvre de grâce mutine, de souplesse, d’aisance, d’art souriant ! […] …………………………………………………… Libre, fumant, monté de brumes violettes, gracieux d’une grâce inédite, n’est-ce pas ?