On ne pouvait le voir sans rentrer en soi-même, ni l’entendre sans rougir de tout ce qui restait d’humain ou d’intéressé en soi ; si la Restauration avait trouvé en France quelques hommes de cette nature et de ce talent, elle eût été le gouvernement de Platon. […] Tout gouvernement devait devenir une religion dans ses mains: aussi les sentiments qu’il nous inspirait dans notre jeunesse tenaient-ils d’une religion ; nous ne pouvions, en son absence, parler de lui sans que notre physionomie prît le sérieux un peu sévère de sa figure, et son nom nous est resté comme une relique de ce beau temps représentatif. […] Je ne faisais point de vœux pour la chute du gouvernement de Juillet que je ne servais plus dans aucun emploi, mais dont je ne pressais pas la chute, n’aimant pas la chute qui laisse longtemps un peuple se débattre sous les ruines. […] Il est même très-remarquable que tous les peuples malheureux par leurs opinions, leurs mœurs ou leurs gouvernements ont produit des classes nombreuses de citoyens entièrement dévoués à la solitude et au célibat. […] Si la vie est une punition, on doit en souhaiter la fin ; si c’est une épreuve, on doit la demander courte. » Le gouvernement prit soin de Domingue et de Marie, qui n’étaient plus en état de servir, et qui ne survécurent pas longtemps à leurs maîtresses.