Ce n’est pas aujourd’hui que Balzac, je parle du Balzac du dix-septième siècle, mettrait son honneur à toucher une pension du gouvernement. […] Beaucoup de gens, de jeunes gens surtout, se plaignent et accusent le gouvernement de ne pas faire pour les lettres ce qu’il fait par exemple pour la peinture et la sculpture. […] Tout ce que le gouvernement peut faire pour nous, c’est de nous donner une liberté absolue. […] Et là-dessus des polémiques s’engagent, on fait remarquer que le gouvernement donne beaucoup plus d’argent à la musique qu’à la littérature, on parle des peintres comblés de commandes et de croix, vivant comme des enfants gâtés sous la tutelle paternelle de l’administration. […] L’État ne doit rien aux jeunes écrivains ; il ne suffit pas d’avoir écrit quelques pages, pour se poser en martyr, si personne ne les imprime ou si personne ne les joue ; un cordonnier, qui a fait sa première paire de bottes, ne force pas le gouvernement à la lui placer.