Nos goûts vicieux et dépravés ne sont le plus souvent que des indications naturelles faussées et détournées de leur vrai sens. […] XXI Il y a lieu plus que jamais aux jugements qui tiennent au vrai goût, mais il ne s’agit plus de venir porter des jugements de rhétorique. […] XXVII La bonne chère, le goût et le choix qu’on y porte, est souvent un signe de délicatesse au moral. Le goût s’applique volontiers aux deux ordres ; l’abbé Gédoyn l’a très-bien remarqué : « Le goût, à proprement parler, emporte l’idée de je ne sais quelle matérialité. » Il y entre une part de sens. Le mot judicium des Latins a une acception plus étendue et un peu plus abstraite que notre mot goût. — Les gens d’esprit qui, à table, mangent au hasard et engloutissent pêle-mêle, avec une sorte de dédain, ce qui est nécessaire à la nourriture du corps (et j’ai vu la plupart des doctrinaires faire ainsi), peuvent être de grands raisonneurs et de hautes intelligences, mais ils ne sont pas des gens de goût.