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1466. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XII. La littérature et la religion » pp. 294-312

Ils ne font pas des philosophes, des historiens ; mais ils étendent sur l’esprit ce vernis brillant dont l’homme du monde sait couvrir son savoir superficiel ; ils ont le goût du bel esprit et les œuvres qu’ils suscitent rappellent ces abbés à petit collet qui pullulaient dans les salons du siècle dernier ; elles sont de robe courte ; elles ont une physionomie moitié mondaine, moitié ecclésiastique. […] Aux catholiques l’habitude de s’adresser à l’imagination ; le goût des pompes théâtrales et des arts qui parlent aux yeux ; un style volontiers sensuel, coloré, voluptueux. […] Une crainte de l’art dramatique, si puissante et si durable, que les Genevois, il y a cent ans, brûlèrent la première salle de spectacle qui se fut élevée sur leur territoire, et que la création d’un théâtre dans la ville de Lausanne rencontra, voici une trentaine d’années, une vive opposition religieuse ; un goût persistant pour le roman sérieux, moral et volontiers prêcheur ; une philosophie, qui, grâce à l’élasticité de la doctrine protestante, n’a pas eu besoin, comme en pays catholique, de secouer un joug pesant et est demeurée par cela même en bon accord avec la théologie108.

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