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600. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIe entretien. Littérature latine. Horace (1re partie) » pp. 337-410

Il y distingua ce fils d’affranchi déjà célèbre par son talent poétique, il l’enflamma aisément pour sa cause, qui était aux yeux d’Horace la cause même de la gloire, du patriotisme, de la philosophie, de la vertu stoïque. […] L’amnistie générale proclamée par Octave et Antoine le couvrit contre la vengeance des triumvirs ; il ne voulut pas, par honneur, servir leur cause dans leurs camps ni dans leurs charges civiles ; il renonça aux armes et rentra dans la vie privée, dédaigneux de gloire, affamé de plaisir, d’amour et de poésie. […] Rien ne survit du temps que ce qui n’est pas du temps, c’est-à-dire la beauté propre au genre de poésie qu’on possède : les allusions sont la fausse monnaie de la gloire, l’avenir ne la reçoit pas. […] Il cherchait à consoler le monde romain de sa liberté perdue par la gloire des lettres : la familiarité des poètes, qu’il recherchait, le groupe éclatant d’hommes de génie dont la fortune avait doté son époque, éblouissaient et charmaient l’Italie. […] Il tenait peu à la gloire pourvu qu’il fût heureux.

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