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46. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

Quand Rollon, ayant divisé la terre au cordeau entre ses hommes, eut pendu les voleurs et ceux qui leur donnaient assistance, des gens de tous les pays accoururent. […] Les gens qui ont assez de loisir et de sécurité pour lire ou écrire, sont Français ; c’est pour eux que l’on invente et que l’on compose ; la littérature s’accommode toujours au goût de ceux qui peuvent la goûter et la payer. […] Croyez-vous qu’on néglige le mécontentement de gens comme celui que voici ? […] On se souvient que, dans les ballades, le héros populaire, Robin Hood, ordonne à ses gens d’épargner les yeomen, les gens de travail, même les chevaliers, s’ils sont « bons garçons », mais de ne jamais faire grâce aux abbés ni aux évêques. […] Sans doute, les traces du goût français y sont visibles ; il n’en saurait être autrement ; les gens d’en bas ne peuvent jamais se défendre tout à fait d’imiter les gens d’en haut ; et les plus francs des poëtes populaires, Burns et Béranger, gardent trop souvent le style académique.

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