Il s’agissait d’une épidémie qui avait sévi cette année-là, et qui avait frappé particulièrement les gens de travail dans la campagne : Quoi qu’il en soi, écrit Léopold Robert, je crois que la classe la plus indigente ici n’est pas aussi à plaindre que dans le Nord, et ce qui paraît devoir en donner la certitude, c’est le peu de désir, je dirai presque l’absence de désir que ceux qui la composent ont pour en sortir. […] Il remarquait que les sujets de conversation en Italie entre gens du Nord se ressentaient de cette disposition, dans laquelle les Italiens, au contraire, entraient assez peu : Les Italiens, disait-il, ne les conçoivent pas (ces sujets d’entretiens) ; ils sont bien éloignés d’y prendre part avec quelque plaisir. […] Granet, dont c’était le genre, lui dit un jour : « Laissez donc ces tableaux de murailles pour les gens qui ne savent pas faire la figure. » La figure humaine, cette figure d’un être que l’Écriture nous apprend avoir été fait à l’image de Dieu, avec sa grandeur, sa noblesse, sa force, sa grâce, et surtout sa gravité et sa tristesse, c’est en effet le triomphe de Léopold Robert : il s’y est consacré et consumé. […] Or, cette personne qui revient quelquefois dans ses lettres, disciple de Corinne à beaucoup d’égards, surtout par les prétentions à l’enthousiasme, et qui paraît avoir été peintre, si ce n’est poète, il ne put jamais, malgré son esprit et son mérite, parvenir à la goûter : Ma foi, mon cher, écrivait-il à un ami, malgré son amabilité (affectée bien souvent), je lui trouve si peu de naïveté, de vrai sentiment, de jugement raisonnable, qu’elle est bien loin d’aller sur ma piquée… Elle nous fait des compliments si exagérés souvent, qu’il est impossible de ne pas voir qu’ils ne sont que dans sa bouche ; et puis, enfin, on voit le caractère des gens dans leur peinture ; je trouve qu’elle n’a pas l’ombre de sentiment, pas d’expression, pas de vérité bien souvent dans la couleur ; pour le dessin, elle ne s’en doute pas : et elle veut mettre à tout cela une touche-homme… Ma foi, je la juge violemment, tu diras.