On l’aimait parce qu’il ne lui échappait jamais rien contre personne ; qu’il était doux, complaisant, sûr dans le commerce, fort honnête homme, obligeant, honorable ; mais d’ailleurs si plat, si fade, si grand admirateur de riens, pourvu que ces riens tinssent au roi, ou aux gens en place ou en faveur ; si bas adulateur des mêmes, et, depuis qu’il s’éleva, si bouffi d’orgueil et de fadaises, sans toutefois manquer à personne, ni être moins bas, si occupé de faire entendre et valoir ses prétendues distinctions, qu’on ne pouvait s’empêcher d’en rire. […] Lui et son frère l’abbé, qui fut également de l’Académie française et très bon grammairien, ils étaient au fond et par le cœur des gens de lettres plus qu’il ne semblerait2. […] Lui et son frère étaient véritablement des gens de lettres ; j’en parle comme je le dois dans l’histoire de l’Académie. […] Une fois, à Marly, lundi 23 septembre, « Mme de Montespan dit au roi, l’après-dînée, qu’elle avait une grâce à lui demander durant le séjour de Marly, qui était de lui laisser le soin d’entretenir les gens du second carrosse et de divertir l’antichambre. » C’était une ironie sous forme de gaieté : elle jouait sur sa disgrâce.