La belliqueuse Espagne, cette contrée qu’une affinité méridionale avait mêlée de bonne heure au génie de ses maîtres italiques, célébrait sur la lyre latine le culte nouveau. […] Mieux vaut, même dans les ruines du génie des Romains, recueillir une de ces épitaphes qu’avaient laissées les martyrs. […] Sa palme lyrique, la fleur inaltérable de son génie, ce sont quelques vers touchants et naïfs sur le premier martyre, celui des enfants innocents immolés par Hérode : Salvete, flores martyrum, Quos, lucis ipso in limine, Christi insecutor sustulit, Ceu turbo nascentes rosas : Vos prima Christi victima, Grex immolatorum tener, Aram ante ipsam simplices, Palma et coronis luditis.