Tous les deux ont été d’excellents précepteurs pour le public, qui devient à son tour le meilleur précepteur des hommes de génie. […] Mais l’exemple en était utile ; et si Balzac n’eut pas de génie, il enseigna du moins que l’homme de génie n’est qu’un homme de bien qui a le don de trouver et d’exprimer la vérité. […] Il n’y a rien été changé depuis lors, qu’au prix de l’altération même de la langue française et du génie de notre pays. Cette langue devait recevoir des développements infinis de la variété des sujets et des talents ; mais tout ce que le génie y ajouta de durable est conforme au type sorti des mains de cet homme de talent, le premier auquel on appliqua le vir bonus, dicendi peritus, maxime aussi vraie de l’écrivain que de l’orateur, et d’aussi étroite obligation pour l’un que pour l’autre. […] Balzac vivait encore, que déjà, sous la plume d’une mère, d’une femme de génie, des lettres de famille, qui ne voulaient être rien de plus, allaient faire oublier les exercices épistolaires de Balzac et de Voiture.