Ne peut-on pas appliquer ici à la tradition lyrique du génie grec ce qu’on a dit de la race même ? […] Ne retrouve-t-on pas également ici, sous les humbles refrains de la prière chrétienne, un souffle du génie qui dans ces mêmes fêtes avait animé jadis la voix et la lyre ? […] Nul doute que, dans la Grèce indigène ou transplantée, de Corinthe à Alexandrie, d’Antioche aux sept villes aperçues par l’apôtre, le génie même de la langue grecque, excité par le zèle religieux, n’ait singulièrement multiplié les chants à l’honneur du culte chrétien, de ses dogmes, de ses fêtes, de ses martyrs. […] Si je voulais, par exemple, comparer quelque chose aux chants rêveurs du mélancolique Cowper, dans sa vie de contemplatif et de pénitent, à ses hymnes d’Olney, je relirais les poésies du solitaire retiré au village d’Arianze, et j’y trouverais, non pas la magnificence, mais la douce gravité du génie lyrique. […] De là, les accents de vraie poésie élégiaque, admirés dans Grégoire de Nazianze, mais qui ne devaient pas nous faire oublier son génie lyrique.