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525. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Amédée Pommier »

Victor Hugo ne l’a point, ce rire, qu’il veut avoir, pourtant, comme il veut avoir tout, mais qui lui manque comme la naïveté, cette indigence de son génie. […] C’est le rire qui est certainement la meilleure caractéristique du génie d’Amédée Pommier. […] Le xviie  siècle et le xixe se rejoignaient en lui et s’y étreignaient pour faire un poète d’ordre composite, très rare et très équilibré, et dans lequel on ne savait qui, des deux génies de ces deux siècles, dominait le plus. […] Il avait la chasteté du génie, et quand son talent fut oublié, — car il ne fut jamais méconnu ; c’était impossible ! […] Il n’était poète que de génie, mais il n’avait pas l’effroyable légèreté des poètes, de ces oiseaux charmants qui chantent et qui s’envolent, et dont le monde, dans un sens plus amer que ne le disait Lamartine : Ne connaît rien d’eux que leur voix !

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