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13. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Auguste Barbier »

Amer crève-cœur pour qui aime le génie ! […] elle n’est pas une conséquence nécessaire du génie. Comme l’aigle qui perce dans la profondeur du ciel pour y aller boire son coup de soleil, le génie humain monté à ce point culminant du sublime, — du sublime dont le caractère est de ne pas durer, — le génie humain peut très bien redescendre aux hauteurs moyennes et s’y maintenir avec imposance, au lieu de s’éventrer misérablement en tombant aux bornes du chemin. […] En politique, dit de Bonald, c’est le bon sens qui fait les interrègnes du génie. […] Quoique je n’aie pas à comparer Auguste Barbier à ces grands hommes, il n’en est pas moins certain qu’il a montré du génie, le génie de la Poésie lyrique et de la Satire enflammée.

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