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668. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Étude sur la vie et les écrits de l’abbé de Saint-Pierre, par M. Édouard Goumy. L’abbé de Saint-Pierre, sa vie et ses œuvres, par M. de Molinari. — II » pp. 261-274

Lorsque l’abbé de Saint-Pierre fut élu par MM. de l’Académie française à la place de M.  […] Ainsi, pour ces trois mots qui viennent du grec et qui en restent tout hérissés en français : ophthalmie, phthisie, rhythme, quel mal y aurait-il d’en rabattre un peu et de permettre d’écrire, non pas oftalmie, ftisie, ritme, ce serait trop demander en une seule fois, mais au moins et par manière de compromis, ophtalmie, phtisie, rythme ? […] Firmin Didot, qui n’est pas un utopiste et qui sait le grec, aurait fort envie d’imprimer ces mots plus simplement dans une nouvelle édition revue et corrigée du dictionnaire de l’usage, telle qu’on l’attend et qu’on l’espère bientôt de l’Académie française après un quart de siècle d’intervalle. […] Rejeté de l’Académie française et non remplacé ; l’abbé de Saint-Pierre n’en fut pas plus mortifié qu’il ne fallait. […] On n’était jamais tenté d’aller prendre une idée chez lui, il n’en a inoculé aucune ; il n’avait pas l’ingrès (ingressus), comme le disait un jour Leibnitz, et pour parler français ses idées ne sont pas entrantes.

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