Il s’attache tant qu’il peut, dans ses conversations avec le consul, à combattre l’idée qu’il lui voit du pouvoir de l’imagination sur les Français ; cette idée du pouvoir de l’imagination, puisée dans les camps et justifiée par les prodiges militaires, lui paraît dangereuse à transporter dans le civil et menant à l’extraordinaire plus qu’à l’utile. […] En étudiant l’histoire de France, il a cru découvrir, dit-il, qu’à la fin du xve siècle et au commencement du xvie , ce qu’on appelle la Révolution française était consommé, que la liberté reposait sur une Constitution libre, et que c’était Louis XII, le Père du peuple, qui avait accompli tout cela. […] Il voyait dans l’amour qu’on avait pour elles une des passions dominantes, une des vertus sociales du Français. […] On y trouve des observations très vraies et très bien vues sur le caractère particulier de la Révolution en France, sur la part qu’y eut, plus que l’intérêt même, un amour-propre légitime, et sur ce que cette Révolution est restée chère aux Français, moins encore comme utile que comme honorable. […] Il montra que, dans un gouvernement naissant et dans un ordre à peine établi, le roi ne pouvait, sans inconvénient et sans danger, être ce soliveau que les Français n’aiment jamais sentir dans leur chef.