Il semblait qu’en touchant à l’alexandrin nous dévalisions la diligence des saines lettres françaises et détournions les mandats-poste des romanciers feuilletonistes ! […] Quoi qu’on pense de notre technique et de nos poèmes, tout le monde aujourd’hui s’accorde à dire qu’en 1885 la poésie française avait besoin d’un révulsif violent. […] Ce serait méconnaître la force, la fécondité et l’abondance variée de Catulle Mendès, oublier Heredia et son souci du style et de la belle vision brève ; ignorer Gabriel Vicaire qui a retrouvé aux gerbes de la chanson populaire française quelques frais bouquets de bleuets ! […] Le vers français ne veut pas d’inversion, la strophe s’y refuse, car la strophe c’est la phrase, rien que la phrase, rien de plus rien de moins. […] Roinard, et tant d’autres, — bref les premiers en date de toute la belle pléiade de poètes du Mercure de France, cette Revue qui a commencé presque comme la Vogue, qui a grandi comme la Revue des Deux-Mondes et qui enfin vient d’entrer un peu à l’Académie Française.