La force clairvoyante s’asseyait au gouvernail et tendait la voile au souffle de la fortune, et le navire, si longtemps ballotté par les vagues, recommençait à marcher. […] On ne croyait plus guère à rien qu’au besoin de faire sa fortune, ou de la conserver si elle était faite ; la plupart croyaient en outre à la fortune de l’empereur, et les esprits sagaces, qui conservaient en secret quelque incrédulité sur la durée de cette fortune prodigieuse, faisaient semblant d’y croire. […] Jamais fortune de journal ne fut plus grande ; mais jamais aussi circonstances plus favorables ne se présentèrent et ne furent mieux mises à profit, par un concours d’écrivains aussi heureusement associés à une œuvre commune. […] Les nouvelles que lord Byron reçut à Constantinople sur l’état de sa fortune le rappelèrent en Angleterre ; mais il ne voulut point partir sans faire ses adieux à la Grèce, et ce culte touchant pour cette glorieuse terre fut le seul bon sentiment qu’il rapporta de son long pèlerinage ; d’autant plus touchant qu’il fut durable, et que le poëte donna plus tard à la Grèce sa fortune et sa vie. […] À la même époque, deux jeunes hommes commençaient leur droit à Aix, tous deux sortis de familles sans fortune ; mais, doués de cette vive et puissante intelligence et de cette merveilleuse aptitude au travail qui conduisent à la fortune et à la renommée, ils avaient les yeux fixés sur Paris, où les fortunes s’élèvent et où les renommées se construisent si vite.