Vers la fin il souffrait de la poitrine ; il retourna au Cayla après cinq ans d’absence, en 1838, pour respirer l’air natal ; il se maria cette année-là même avec une jeune Anglaise née dans l’Inde, qui lui apportait de la fortune, « une Ève charmante, venue tout exprès d’Orient pour un paradis de quelques jours. » Elle et lui jouirent peu de ce bonheur ; il mourut dans l’année. […] Sans fortune, ayant plus de physionomie que de beauté, ou même n’ayant pas de beauté du tout (quoique sa vivacité d’expression ne donnât pas le temps de la trouver laide), quand elle se découvre à nous et à son frère Maurice dans son Journal le plus intimé, elle n’a pas moins de vingt-neuf à trente ans, elle semble avoir renoncé au mariage, elle est bien près d’avoir renoncé au monde : c’est une âme vierge et un peu veuve, c’est une âme sœur. […] Aussi n’ai-je jamais rêvé de grandeur ni de fortune ; mais que de fois, d’une petite maison hors des villes, bien proprette avec ses meubles de bois, ses vaisselleries luisantes, sa treille à l’entrée, des poules !