Son père, qui avait poussé assez loin sa fortune, jusqu’à être lieutenant général et ambassadeur, avait eu à souffrir des revirements politiques du temps et des suites de la Fronde. […] Cette mauvaise fortune des parents du maréchal n’était donc que relative, et en aurait paru une meilleure et très suffisante à d’autres moins ambitieuxb. […] Il se dit qu’il avait sa fatalité et qu’elle était bonne ; il s’abandonna à la fortune et à son bon génie. […] Il se complaît à ces prémices de sa fortune. […] Réduit à la nécessité de se faire un mérite qui forcât la Fortune en sa faveur, et d’être pour ainsi dire lui-même sa créature, son cœur lui suggéra le seul parti que la raison elle-même lui laissait à prendre, de servir et de surmonter les obstacles, ou de périr.