L’un veut que l’on juge de l’étendue de sa science par la capacité physique de cette tête, dont il grossit le volume apparent, et l’autre ne cherche qu’à le diminuer, pour nous donner l’idée de la légèreté de son esprit. » Je lis dans des Mémoires que M. de Sartines, lieutenant-général de police et homme du monde, avait toutes sortes de perruques, de tous les caractères et de toutes les dimensions : perruque pour le négligé, perruque pour le conseil, perruque à bonnes fortunes, perruque à interrogatoires. […] Le travail excessif de la composition le faisait tomber d’épuisement, au point qu’on devait le porter de son piano à un lit de repos… Quand la fortune enfin lui devient moins contraire, l’affection nerveuse héréditaire s’aggrave et lui livre de nouveaux assauts ; puis la maladie de poitrine se déclare. « Alors la pensée de la mort, et d’une mort qu’il voyait s’avancer, donna à ses dernières compositions ce caractère de gravité passionnée qui n’est point dans ses premières œuvres, et qu’il n’aurait peut-être jamais atteint, après l’éducation meurtrière d’enfant prodige. […] Cette même année, sa fortune incertaine et son existence précaire allaient le déterminer à accepter la place de maître de chapelle du roi de Westphalie, Jérôme Napoléon ; mais, comme il était sur le point de partir, on le retint dans son pays. […] « C’est pourquoi j’ai fait de mon Don Juan un baryton : on m’a parfois reproché de n’en avoir pas fait un ténor ; mais un ténor est rarement un homme à bonnes fortunes : le baryton est l’homme aimable de la société. — Il arrive souvent que les barytons perdent leur voix de bonne heure. […] Lawrence, enfant gâté de la Fortune, éclaire des reflets de son bonheur le visage de ses modèles et y répand la fine fleur de la beauté.