/ 1718
1056. (1910) Rousseau contre Molière

Remarquez que le mépris de l’argent que vous dites qu’il doit avoir, il le marque précisément tout en pestant et que son propos signifie : « Je me moque bien de l’argent ; la preuve, c’est que la jouissance de constater la bassesse des hommes vaut pour moi une fortune. » Et le propos est d’un homme en colère, mais qui a été mis en colère par la contradiction, et c’est Rousseau qui a dit lui-même « qu’en irritant adroitement » un sage, « on peut parvenir à le faire passer pour méchant lui-même ». […] Rappelez la Fortune et courez sur ses pas. […] L’éclat d’une fortune en mille biens féconde Fera connaître à tous que je suis ton support,            Et je mettrai tout le monde            Au point d’envier ton sort. […] Si avant tout il est ambitieux, il cherchera à épouser la fille d’Orgon et à accaparer toute la fortune ; mais non pas à séduire en même temps la femme d’Orgon, et il réservera cette opération secondaire pour plus tard. […] N’a-t-il pas ces lâches courtisans de la faveur, ces perfides adorateurs de la fortune, qui vous encensent dans la prospérité et vous accablent dans la disgrâce ?

/ 1718