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597. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Michelet » pp. 167-205

Mais pourquoi Michelet se permet-il des faussetés qui ressemblent fort à des impostures ? […] Je crois très fort à l’ignorance des choses chrétiennes dans un temps qui n’est plus chrétien, et j’y crois chez les gens sous d’autres rapports les plus instruits. […] Michelet, un bénédictin de l’Histoire, bourré de documents comme un des plus forts de l’École des Chartes. […] Et, malgré cela, il est si profondément féru, ce rationaliste aux abois, de ce Christianisme qui nous a timbrés tous pour l’éternité, qu’il s’écrie : « Prends avec toi douze hommes forts (pourquoi douze ? […] Croiront-ils qu’il n’est que l’homme d’un Christianisme déchiqueté dont il n’a pas pu s’arracher les lambeaux, lui, le talent sorcier qui magnétise et qu’on adore, mais qu’il est impossible, quand il s’agit d’idées, d’honorer comme une forte tête, un esprit mâle, une clarté d’en haut ?

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