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1010. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — II. (Suite.) » pp. 147-161

Quoi qu’il en soit de cette explication, l’esprit de Paris s’était fort modifié depuis lors ; les Seize et les zélés purent jusqu’à la fin y faire leurs jeux, parades et démonstrations publiques, sous la protection des étrangers, « le reste de la ville était las d’eux et de la guerre ». […] Tandis que Villeroi agissait avec le plus de zèle et allait de Mayenne à Henri IV pour la prolongation de la trêve en vue de la paix, un jour, à Fontainebleau, Henri IV le surprit fort en lui donnant à lire la formule d’un serment que le duc de Mayenne et ses adhérents venaient de prêter derechef à Paris sur les saints Évangiles, le 23 juillet 1593, devant le légat, l’ambassadeur et les ministres d’Espagne, et par lequel on renouvelait toutes les promesses de Ligue inviolable et de guerre à mort au roi de Navarre. […] Le président se jeta résolument au fort de ces difficultés, qui n’eurent d’autre effet sur lui que de le rendre « plus attentif à sa fortune et plus vigoureux au travail : Ce qu’il montra bien au voyage, nous dit Saumaise, et me souviens que séjournant à Calais pour attendre le vent, et craignant que cette longueur ne lui fît préjudice, il se fut embarqué contre vent et marée, si le pilote craintif l’eût osé hasarder. Cependant il fut averti que ses ennemis avaient fait quelque profit de son séjour, et qu’ils avaient excité l’impatience du roi qui le désirait à La Haye et l’avait toujours fort pressé.

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