Âmes solitaires Toute connaissance étant comme forme d’une matière, l’unité d’une multiplicité, je ne vois pourtant en sa matière qu’une quantité évanouissante, conséquemment nulle s’il me plaît, et cela seul et véritablement réel qu’on oppose au vulgairement dénommé réel (à quoi je laisse ce sens antiphrastique), la Forme ou Idée en son existence indépendante. […] Quant aux poèmes ils disent d’agréables illusions dans une forme classique — ariostique même — mais très amollie par la fréquentation des récents poètes français. […] Je pense qu’il n’y a aucune espèce de raison d’écrire une œuvre sous forme dramatique, à moins que l’on ait eu la vision d’un personnage qu’il soit plus commode de lâcher sur une scène que d’analyser dans un livre. […] Mais, si l’on examine quels sont, des immortels, ceux dont le nom s’attache à un effort personnel, à un progrès de pensée et de forme, à une marche intransigeante et raisonnée au Mieux : que de suppressions encore il faudrait ! […] Tous ces chiffres sont d’ailleurs les invisibles et silencieux et rigides squelettes de formes flexibles, sonores et resplendissantes, des plus achevées, je pense, entre celles qu’inventèrent Virgile Josz et Louis Dumur.