. — Il nous faut chercher quelle idée nous en avons, de quels éléments cette idée se compose, comment elle se forme en nous, pourquoi elle est évoquée par chacun de nos événements, quelle chose lui correspond, et par quel ajustement cette correspondance de la chose et de l’idée s’établit. […] Comme tout composé mental ou organique, elle a sa forme normale ; mais, pour qu’elle l’atteigne, il lui faut certains matériaux et une certaine élaboration ; pour peu que les éléments soient altérés et que le travail soit dérangé, la forme dévie et l’œuvre finale est monstrueuse. […] Tout ce groupe d’idées vraies et de souvenirs exacts forme un réseau singulièrement solide. […] En d’autres termes, si nous les explorons, ils provoquent en nous des sensations de contact, de résistance, de température, de couleur, de forme et de grandeur tactile et visuelle, à peu près analogues à celles que nous éprouvons lorsque par l’œil et la main nous prenons connaissance de notre propre corps. […] J’ai prévu, avant de les avoir, les sensations de résistance, de forme, d’emplacement, de température que me donneront les objets un peu familiers et point trop lointains que je perçois par la vue, et, cent mille fois contre une, ils me la donnent telle que je l’ai prévue.