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38. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIe entretien. Phidias, par Louis de Ronchaud (2e partie) » pp. 241-331

Mais Canova avait fait ce miracle, d’exprimer la beauté morale du repentir dépouillée des formes, et c’était encore de la beauté. […] Le beau dans les formes était l’idéal du paganisme, parce que le paganisme s’arrêtait aux surfaces et ne voyait rien au-dessus de la beauté. […] Les temples sont vastes et ornés, mais les images des dieux ne sont le plus souvent que l’assemblage incohérent de formes disparates. […] Quelquefois, pour lui conserver un caractère encore plus mystérieux, ils représentaient cette divinité sans aucune forme et voilée d’une façon singulière. […] que l’artiste infusait de sa propre individualité, de son propre sang, dans les formes, dans les veines des êtres qu’il créait, et que c’est encore une partie de sa vie qu’on voit palpiter dans ces formes vivantes, dans ces membres prêts à se mouvoir, sur ces lèvres prêtes à parler.

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