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1027. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Observations sur l’orthographe française, par M. Ambroise »

Je n’ai point à entrer dans cette discussion, ni à chicaner sur cette préférence ; ce que je voulais seulement remarquer, c’est que sous cette première forme lentement progressive et naturelle tous les mots français qui viennent du latin et par le latin du grec ont été adoucis, préparés, mûris et fondus, façonnés à nos gosiers, par des siècles entiers de prononciation et d’usage : ils sont le contraire de ce qui est calqué et copié artificiellement, directement. […] L’usage a donc amené et produit pour ce vieux fonds domestique la forme qui, ce semble, est définitive. […] Il se fit un grand abatis de superfluités de tout genre : « les milliers de lettres parasites disparurent. » C’est à cette troisième édition, où pénétra l’esprit du xviiie  siècle, qu’on dut de ne plus écrire accroistre, advocat, albastre, apostre, bienfaicteur, abysme, laict, allaicter, neufvaine, etc. ; toutes ces formes surannées et gothiques firent place à une orthographe plus svelte et dégagée. […] Il serait bien bon, pour guider le lecteur dans la prononciation, d’adopter ses deux espèces de lettre s sous les deux formes qu’il propose, l’une sonnante et l’autre grave.

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