On l’oublie et on croit à la force causatrice des hommes. […] Matériellement, ses parois la brisèrent, mais intellectuellement, quelle fut la force qui la brisa Que sont donc Attila et ses fils devant Romulus et sa race ? […] Probablement et d’après ce qui se pratiquait par une sorte d’échange entre la Barbarie et la Civilisation, tandis que Aétius faisait ses premières armes chez les Huns, Attila faisait les siennes chez les Romains, étudiant les vices de cette société comme le chasseur étudie les allures d’une proie : faiblesse de l’élément romain et force de l’élément barbare dans les armées, incapacité des empereurs, corruption des hommes d’État, absence de ressort moral sur les sujets, en un mot, tout ce qu’il sut si bien exploiter plus tard et qui servit de levier à son audace et à son génie. » La phraséologie moderne à part, il y a l’éclair du vrai dans ces paroles. […] Augustin Thierry ne l’a pas, et son imagination, que je ne nie point, mais que je mesure, a paru, nonobstant, à ses contemporains, de la grande force évocatrice qu’on a proclamée.