Les fantasmagories de son imagination insatisfaite, les sourds élans de son âme vers des bonheurs plus profonds, les gouttes de joie qu’elle parvient à exprimer de la sécheresse de sa vie, culminent en cette scène d’amour où l’ineffable est presque dit : « La lune toute ronde et couleur de pourpre se levait à ras de terre au fond de la prairie. […] Puis elle parut éclatante de blancheur, dans le ciel vide qu’elle éclarait, et alors se ralentissant, elle laissa tomber sur la rivière une grande tache qui faisait une infinité d’étoiles ; et cette lueur d’argent semblait s’y tordre jusqu’au fond, à la manière d’un serpent sans tête couvert d’écailles lumineuses. […] Le symbolisme des discours de Schahabarim et des hymnes de Salammbô est au fond de l’œuvre de Flaubert. […] C’est dans cette idée narquoise et amère, qu’est le fond de la philosophie de Flaubert, la morale de ses romans et la signification de ses poèmes. […] — Ces derniers passages sont extrêmement significatifs ; ils semblent indiquer en Flaubert le sentiment qu’entre ses idées et la phrase particulière dont il veut les revêtir une lutte existe, dans laquelle la forme l’emporte sur le fond et exclut celles des pensées qu’elle ne peut figurer.