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1557. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mars 1886. »

Ecraser le génie sous prétexte qu’il n’était pas chez Wagner doublé d’un grand caractère, c’est une besogne ingrate : peut-être bien, en allant au fond des choses, tomberons-nous d’accord sur un point, à savoir que la ville réputée la plus intelligente du monde, et que la nation réputée la plus chevaleresque du globe se compromettent singulièrement aux yeux de l’Europe attentive en se montrant si cruelles pour la mémoire d’un grand compositeur qui a fait craquer toutes les musiques, même la musique française, et qui, qu’on le veuille ou non, a sa place marquée dans notre admiration d’artiste. […] Il leur a semblé, avec raison, que Paris dépassait toute mesure dans son ressentiment et qu’il n’y pourrait pas persévérer sans se montrer barbare envers ce mort au même degré que Wagner l’a été pour la capitale agonisante ; les esprits sages ont jugé que, si Wagner a été bête un jour, ce n’est pas une raison pour que nous devenions des niais à perpétuité et que cette vengeance envers l’œuvre immortelle des travers d’un homme retourné à la poussière était, au fond, indigne de notre intelligence et de notre générosité. […] Sa jeunesse y avait été fort misérable, et il avait dû accumuler au fond de son âme des trésors de haine. […] Le wagnérisme n’est qu’une monstruosité engendrée par l’immense orgueil de l’Allemagne victorieuse, orgueil habilement exploité par un maniaque qui fut, dans sa vie publique et privée, un misérable …   Paris du 22 ; feuilleton de M. de Lapommeraye : … La postérité n’a ni rancune ni haine ; or, depuis trois ans Wagner est entré dans la postérité … Le Guide Musical :   … Au fond de toute cette campagne, une question de protectionnisme …   Le 25 février, à l’Alcazar d’hiver, première représentation Lohengrin a l’Alcazar parodie en 3 tableaux, de MM. 

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