Dans un temps donné une solution est présentée en rapport avec sa raison, à cette époque ; elle l’adopte et y croit ; puis la solution incomplète ne suffit plus : alors l’humanité veut la détruire ; elle la combat : à cette époque elle a la foi de la destruction. […] Les masses, elles, ont encore cette haine, cette foi de destruction contre l’ancien dogme qui leur tient lieu de religion ; mais quand cette foi elle-même n’existera plus, alors les plus grands désordres auraient lieu si une nouvelle solution ne se présentait. […] Or si la philosophie seule est appelée à donner pour l’avenir cette solution, c’en est fait de l’humanité, et de son bonheur, et de ce repos, de ce calme après lequel elle soupire avec tant d’ardeur, car la philosophie est impuissante pour la faire croire, pour lui donner de la foi à ses destinées. […] Toute religion a eu sa foi pour satisfaire le sentiment, son dogme pour donner à sa foi la justification du raisonnement, et son culte pour la réaliser ; tout ce qui est, pour l’homme, doit apparaître sous ce triple aspect. […] En vérité, après le démenti donné le 29 juillet à tous ces prophètes du passé, nous concevons leur peu de foi en eux-mêmes et dans leurs recherches futures, et nous avons droit de leur demander pourquoi ils passent outre à la recherche timide de ce problème social, lorsque déjà se sont élevés des hommes qui proclament l’avoir résolu.