Ses livres ne sont que des confidences, où il a exprimé par une sorte de besoin personnel un moment de sa pensée, et qui par la suite ne lui paraissent pas plus importantes que les paperasses jaunies ou les fleurs fanées. […] C’est peut-être le mirage d’une activité décevante qui les séparera : la séparation n’en est pas moins inévitable. « Deux âmes se rencontrent un jour, et, parce qu’elles cueillaient des fleurs, toutes deux seront crues pareilles. […] Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants, Doux comme les hautbois, verts comme les prairies… Pour l’auteur des Fleurs du Mal, il semble bien que les hautbois soient verts et leur fraîcheur un peu acide se distingue en effet du velouté bleuâtre des flûtes plus claires et des clarinettes plus sombres. […] Dans un autre passage, à propos des vers célèbres de La Fontaine, Papillon du Parnasse, et semblable aux abeilles A qui le bon Platon compare nos merveilles, Je suis chose légère et vole à tout sujet, Je vais de fleur en fleur et d’objet en objet, Olivier expose des idées qu’il tenait de Passavant, qui les avait lui-même entendu développer par Paul-Ambroise. A l’artiste qui se joue à la surface, il oppose le savant qui creuse, et cette opposition ne serait certes pas conforme à la pensée de Valéry, ni même à celle de La Fontaine, car enfin si l’abeille va de fleur en fleur, c’est pour en tirer le suc et l’essence.