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586. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

Il n’est ému qu’à fleur de peau ; la grande sympathie lui manque ; il ne sent pas l’objet tel qu’il est, complexe et d’ensemble, mais par portions, avec une connaissance discursive et superficielle. […] L’un compare sa maîtresse à toutes sortes de pierres précieuses et de fleurs. […] — L’herbe croît, la prairie est en fleurs — et le bois pousse. —  Chante, coucou. —  la brebis bêle après l’agneau,  — la vache mugit après le veau. —  Le taureau tressaille,  — le chevreuil va s’abriter (dans la fougère). —  Chante joyeusement, coucou,  — coucou, coucou !  […] C’est à ce moment, comme aussi en France sous Louis d’Orléans et les ducs de Bourgogne, que s’épanouit la plus élégante fleur de cette civilisation romanesque, dépourvue de bon sens, livrée à la passion, tournée vers le plaisir, immorale et brillante, et qui, comme ses voisines d’Italie et de Provence, faute de sérieux, ne put durer. […] Est-ce que la vieille souche sur laquelle sont venues se greffer les brillantes fleurs continentales n’a produit aucune pousse littéraire qui lui soit propre ?

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