Mais que ce choix serait exquis et quelles pages achevées, impérissables même, que celles qu’on voudrait détacher pour les loger dans une anthologie, qui nous consolerait d’avoir perdu « la fleur du panier » de celle de Méléagre ! […] En 1899, regardant s’avancer vers eux pour la première fois ce Français bâti comme un athlète, les auditeurs d’outre-Rhin avaient cru voir venir, — c’est l’expression de l’un d’entre eux, — « l’image de la santé » épanouie dans sa fleur. […] En parcourant la rustique demeure, d’où rien n’a disparu, ni le poêle en faïence verte, ni le canapé dont « l’âge a roussi le cuir », ni les tables « écaillées », ni les vitrines, ni « les lits étroits sous leurs rideaux à fleurs », il a vu revivre ceux qui l’habitèrent, les quatre demoiselles « aux cheveux relevés et piqués d’une fleur rose et d’une aigrette verte », le fils Carl, et surtout le simple grand homme « en manches de chemise, la calotte verte sur la tête, le pardessus jaune jeté sur le bras. […] La graine germe, un jour ou l’autre, après avoir sommeillé dans un coin du cerveau, et tout à coup donne ses fleurs. […] « C’est une fleur dans un obus », fut le remerciement de Victor Hugo.