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287. (1913) Poètes et critiques

Mais que ce choix serait exquis et quelles pages achevées, impérissables même, que celles qu’on voudrait détacher pour les loger dans une anthologie, qui nous consolerait d’avoir perdu « la fleur du panier » de celle de Méléagre ! […] En 1899, regardant s’avancer vers eux pour la première fois ce Français bâti comme un athlète, les auditeurs d’outre-Rhin avaient cru voir venir, — c’est l’expression de l’un d’entre eux, — « l’image de la santé » épanouie dans sa fleur. […] En parcourant la rustique demeure, d’où rien n’a disparu, ni le poêle en faïence verte, ni le canapé dont « l’âge a roussi le cuir », ni les tables « écaillées », ni les vitrines, ni « les lits étroits sous leurs rideaux à fleurs », il a vu revivre ceux qui l’habitèrent, les quatre demoiselles « aux cheveux relevés et piqués d’une fleur rose et d’une aigrette verte », le fils Carl, et surtout le simple grand homme « en manches de chemise, la calotte verte sur la tête, le pardessus jaune jeté sur le bras. […] La graine germe, un jour ou l’autre, après avoir sommeillé dans un coin du cerveau, et tout à coup donne ses fleurs. […] « C’est une fleur dans un obus », fut le remerciement de Victor Hugo.

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