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1709. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

. — « J’ai vu le temps, dit La Noue dans un de ses curieux Discours, que si quelqu’un les eût voulu blâmer, on lui eût craché au visage, d’autant qu’ils servaient de pédagogues, de jouets et d’entretien à beaucoup de personnes, dont aucunes, après avoir appris à amadiser de paroles, l’eau leur venait il la bouche, tant elles désiraient de tâter seulement un petit morceau des friandises qui y sont si naïvement et naturellement représentées. » — « Jamais livre ne fut embrassé avec tant de faveur l’espace de vingt ans, dit encore Estienne Pasquier, … et on y peut cueillir toutes les belles fleurs de notre langue française. » — De la matière des Amadis, les Espagnols ont eu l’art ou le bonheur de faire ce que notre Corneille fera plus tard de leur Rodrigue, ou notre Molière de leur don Juan : ils l’ont européanisée, si je puis ainsi dire ; et puisque aussi bien, en ce genre de littérature, le fond n’importe guère, c’est exactement comme s’ils l’avaient eux-mêmes inventée. […] En revanche, il a du regret de voir Tite-Live « jeter des fleurs sur les colosses de l’antiquité » — ce qui sans doute est dit d’une manière galante, — et il déclare que Voltaire ne fera jamais « une bonne histoire ».

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