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1618. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

Regardez maintenant ce qu’entre ces mains flétrissantes deviennent les plus précieuses fleurs. « La musique, la peinture, la poésie, sont agréables comme imitations qui rappellent le passé, parce que, si le passé à été bon, il est agréable en imitation comme bon, et que, s’il a été mauvais, il est agréable en imitation comme passé. » C’est à ce grossier mécanisme qu’il réduit les beaux-arts ; on s’en est aperçu quand il a voulu traduire l’Iliade. […] « Pourtant, charmante fleur, ne dédaignez pas cet âge que vous allez connaître si tôt ; le matin rose laisse sa lumière se perdre dans l’éclat plus riche du midi623. » Tous ses vers coulent avec une harmonie, une limpidité, une aisance continues, sans que jamais sa voix s’élève, ou détonne, ou éclate, ou manque au juste accent, sinon par l’affectation mondaine qui altère uniformément tous les tons pour les assouplir. […] Néanmoins tout ce plaisir reste à fleur de peau ; on n’a rien vu du fonds éternel et de la vraie nature de l’homme ; on n’emporte aucune pensée ; on a passé une heure, et voilà tout ; le divertissement vous laisse vide, et n’est bon que pour occuper des soirées de coquettes et de fats.

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