Relisez dans le Banquet l’histoire de cette perpétuelle et nécessaire ascension de l’amour, qui toujours dépasse les êtres finis pour monter plus haut, soit à un Dieu personnel, soit à ce qu’on a appelé, faute d’autres mots, la « catégorie de l’Idéal ». […] Marie, novice aux Carmélites à seize ans, rentra à la maison, finit par se marier : âme ardente et tourmentée, tantôt à Dieu, tantôt au monde. […] Pour avoir trop vu dans l’histoire la bestialité humaine, il avait fini par avoir peur des hommes. […] On pourrait dire que la netteté, le poli, l’aisance imperturbable et le « fini » classique de son œuvre, qui font que tout le monde peut s’y plaire, n’en laissent sentir toute l’originalité qu’aux lecteurs très attentifs. […] Qui sait, après tout, si, dans cet immense et sanglant jeu de mathématiques, les chefs héroïques prompts à payer de leur peau et les troupiers d’antan, les « troupiers finis », ne pourront pas jouer un rôle inattendu ?