Le héron, le héron mélancolique, triste, dégoûté, je dirai presque neurasthénique et ce ne serait pas trop dire c’est le solitaire qui se complaît trop dans la solitude et qui finit par y contracter les vices que la solitude engendre, à savoir la mélancolie perpétuelle, puis le dégoût de toutes choses, le dégoût des aliments délicats eux-mêmes, le dégoût des plaisirs les plus honnêtes. […] Cela est incontestable, mais cela lui importait peu, car tout lui plaisait dans cette fable de l’antiquité où l’escarbot, précisément à cause de cela, parce qu’il est un animal très petit, rend de très grands services à Jean Lapin son compère et, ce qui est plus intéressant, ce qui est plus esthétique aussi, finit par être victorieux de l’aigle, de l’oiseau même de Jupiter en personne. […] Et ici, et pour finir, je confirme La Fontaine par Pascal encore. […] On invente certains obstacles qu’elles n’ont jamais connus, et de ces obstacles, après beaucoup d’hésitations, de tâtonnements, d’incertitude et d’affolement, de ces obstacles elles finissent par se rendre maîtresses.