Il commençoit à être dégoûté de la satyre : il sentoit qu’il n’iroit point à la postérité par elle ; mais par ses épîtres, son lutrin & son art poëtique : tous ouvrages finis, & miracles de poësie. […] Le père entendit cette conversation &, quand elle fut finie, il appella sa fille & lui demanda si elle se sentoit du goût pour l’étude : elle répondit qu’oui. […] Ceux qui aiment les tableaux pleins de feu & d’imagination, & qui ne sont que heurtés, se détermineront pour les grands traits de l’Iliade ; mais ceux qui n’estiment que les peintures finies & léchées, mettront au-dessus de tout les beaux endroits de l’Énéide. […] Mais finissons, en observant que tous les écrivains s’accordent sur un point sur le stile de l’Énéide. […] Ils ne trouvent que dans les nôtres l’ordre & la sagesse dans le plan, la nouveauté des situations, la plus exacte bienséance, un ensemble plus beau, plus fini, & toujours supérieur aux écarts brillans d’une imagination féconde & désordonnée.